la revancha
Mariana ARDILES THONET - Santiago, años 90 VOL. 3 ++ 59
Mi abuelo materno, Carlos Thonet, me enseñó la palabra "revancha" cuando yo tenía 6 o 7 años (no más, porque mi abuelo murió en 1996).
Él tenía la paciencia de jugar ajedrez con Gabriel y yo, sus nietos, y dejarnos ganar (cosa que por varios años me hizo pensar que yo sabía jugar y no sólo mover piezas).
Una vez, estábamos jugando él y yo, como siempre, en una mesita de vidrio en su escritorio, donde también tenía sus libros, diplomas y unas pipas antiguas (a las cuales, por cierto, yo les atribuía el poder de causarme cáncer si fingía fumarlas).
Ese día, a cada uno nos quedaban sólo un par de piezas sobre el tablero, y yo con mi torre seguía al rey de mi abuelo en una persecución sin fin.
Ya repetida muchas veces la jugada, mi abuelo dio por finalizada la sesión y dijo:
"Otro día vamos a hacer la revancha".
Al otro día, mi abuelo iba por el pasillo hacia su escritorio, creo que para ir a jugar ajedrez con mi hermano, y yo le pregunté:
"Abuelo, ¿cuándo vamos a hacer la avalancha?".
Él se río y me explicó que la palabra era "revancha".
Y así aprendí.
Copiapó, febrero 2019
Mon grand-père maternel, Carlos Thonet, m’a appris le mot "revanche" quand j’avais 6 ou 7 ans (pas plus, car mon grand-père et décédé en 1996).
Il avait la patience de jouer aux échecs avec Gabriel et avec moi, ses petits enfants, et de nous laisser gagner (ce qui, pendant plusieurs années m’a fait penser que je savais jouer et pas seulement bouger des pièces).
Un jour, nous étions en train de jouer, lui et moi, comme toujours, sur une petite table de verre, dans son bureau, où il gardait aussi ses livres, ses diplômes et quelques pipes anciennes (aux quelles j’attribuais, bien sûr, le pouvoir de me provoquer un cancer si j’affectais de les fumer).
Ce jour là, il nous restait à chacun seulement 1 ou 2 pièces en jeu, et moi, avec ma tour, je suivais le roi de mon grand-père en une poursuite sans fin.
Après de multiples coups, mon grand-père mis fin au jeu et dit :
"Une autre fois, nous ferons la revanche".
Le jour suivant, mon grand-père allait à son bureau par le couloir, pour, je pense, jouer aux échecs avec mon frère, et je lui ai demandé :
"Grand-père, quand allons nous faire l’avalanche ?".
Il a ri et m’a expliqué que le mot était "revanche".
C’est ainsi que j’ai appris.